mercredi 17 octobre 2012

Lapalisse 2012


"Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité 
comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve" 
Guy de Maupassant


Le voyage commence par les cartes routières, les projets d'itinéraires, les sites incontournables. Certes, tenir en main ce fichu chronomètre pour se soumettre encore aux nécessaires impératifs horaires mais avoir toute la liberté jusqu'aux prochains. Pénétrer dans une réalité inexplorée avec cette idée fabuleuse que des trois, le chauffeur, le passager et le véhicule, seul ce dernier a pu déjà l'explorer... Vézeley a été l'une des étapes de Cok'Hillette dans les années 60. Un retour aux sources avec une nouvelle génération de propriétaires. Recueillement à la basilique Ste Madelaine après une inexorable montée par la départementale 951.  Nous étions conscients de la difficulté mais en comparaison des cols alpins de la Route des Grandes Alpes, personne n'a osé y faire la moindre allusion... C'était ainsi et ce fut plutôt aisé d'ailleurs. 




Cok'Hillette effectuait son premier grand voyage depuis 1974. Les verts bocages morvandais offraient leurs plus beaux atouts sous un soleil automnal. Et le vieux tub se faufilait méthodiquement sur les petites routes sinueuses. Direction le Sud. 




Moulins atteint, le Nationale 7 nous déroulait son tapis rouge jusqu'à Saint Gérand le Puy. Fanfare et honneurs municipaux pour nous accueillir.





Les cousins Hervé et Dominique ont organisé un bivouac -de luxe, il faut en convenir- dernière étape avant Lapalisse. Ambiance osmotique entre passionnés. Pour catalyseur, le forum Type H Nostalgie dont ce n'est pas encore le premier anniversaire. Il est magique d'atteindre un tel résultat avec pour seul outil de base, internet. 




La magie va continuer d'opérer mais cette fois, sous la houlette de Thierry Dubois, organisateur de l'embouteillage de Lapalisse. On bouchonne déjà pour accéder à l'Aire des Vérités où plus de 400 véhicules attendent déjà. Ils seront 850 au plus fort de la journée. Je n'ai jamais vu ça ; autant de véhicules, fidèlement apprêtés pour reconstituer les célèbres bouchons de la Nationale 7 des années 60, avant que les autoroutes ne désengorgent le trafic dans ces villages pleins de charme qui portent aujourd'hui les heureux stigmates des trente glorieuses. Un patrimoine en danger qui s’effiloche au fil des années... 




Illustrons cette disparition annoncée avec l'exemple des deux relais de Vermenton (Yonne) sur la Nationale 6. Un demi-siècle sépare ces deux photos.





Menu à 350 (anciens) francs !

Toujours à propos de la Nationale 6 (qui rejoignait la 7 à Lyon), Pascale Robert-Diard écrit "On n'a pas compté les peupliers. On a plutôt traqué les haltes nourricières des ventres de Paris. Ceux des voitures chargées à bloc sur la route des congés payés, qui réclamaient leur plein d'essence. Ceux des conducteurs, insatiables, auxquels on rappelait sur chaque pignon de maison en bord de route que l'heure de l'apéro avait sonné."


Joël Hisquin, vermentois, est à sa manière le conservateur de ce glorieux passé : "A l'époque, il y avait 17 restaurants entre le début de Vermenton et la fin, une pompe à essence tous les 50 mètres, c'était fou !".  Pascale Robert-Diard poursuit : "L'époque, faut-il préciser, est une longue parenthèse qui s'étend du milieu des années cinquante au début des années soixante-dix. Vermenton était alors le paradis des routiers. Pour eux, le restaurant Reboli était ouvert 365 jours par an, 24 heures sur 24 et la voiture du patron faisait la navette entre la salle de restaurant et les trois kilomètres le long desquels les camions étaient garés." 

Mais le temps s'est écoulé... 






Aire des Vérités - Lapalisse (Allier) - 13 octobre 2012 - 9:00

Marie a opté pour le marin et pantalon Coco Chanel. Nous sommes inondés de véhicules plus beaux les uns que les autres... Une marée de joie, un océan de chromes dans la fraîcheur matinale.






Nous y serons bloqués trois heures. Naufragés volontaires. 












Façon couleur des années 60 avec les Kodachrome au rendu chaud...






Enfin, sur le Nationale 7 !


Quelques noms d'oiseaux, pour la forme...




Le vrai, l'unique responsable du bouchon, c'est lui ! Thierry Dubois sur sa BMW R60 de 1958.

Une foule digne des plus belles arrivées du Tour de France. Au loin, le château de Lapalisse.


Je retrouve la Juva du secours routier. Souvenez-vous, 
ces véhicules financés par le Touring Club de France au milieu des années 50 !



L'ère du numérique
Enfin, puisqu'il faut vivre avec son temps, quelques "clichés", terme désuet, pris à l'APN. 
Comprendre Appareil Photo Numérique !



Dans l'esprit des films de Verneuil, Cent mille dollars au soleil :

Une dernière :




Au retour, il fut si triste de quitter la fameuse Nationale 7 à Moulins et notre ami Tito qu'il n'a jamais cessé de pleuvoir jusqu'à notre arrivée. 




Merveilleux moment de partage et de passion ! A recommander !

















1 commentaire:

  1. Sublime photos, cette nationale 7 me rappelle de merveilleux souvenirs quand je descendais avec la petite famille à Nice, quelle nostalgie, merci à toi Manu par ces quelques photos j’ai rajeuni de 40ans cela fait du bien ! Amitiés Alain

    RépondreSupprimer