vendredi 21 septembre 2012

Méandres administratifs...







"Je suis amer,
gonflé d'écume,
si je prends l'air,
je suis une plume.
Un chapeau perdu,
les mains dans les poches,
jouant au pendu,
aux galets qui ricochent,
aux galets,
aux galets...

Je traîne sous les draps,
les draps sous mon corps,
absorbé parfois,
confondu dans le décor.
Je ne reconnais plus ma voix,
a-t-on jeté un sort,
je ne supporte plus 
ce qui se passe dehors (...)"

Paroles de "Loin des cimes" d'une chanson de Léonard Ari.
Préférer les mots dans ce monde de brutes...
Les maux sans les bleus...

Je ne supporte plus ce qui se passe dehors...
Mais c'est guère mieux dedans ;
Cerfa n°13750*03...
Cerfa n°13754*°2...
Originaux...
Copies...
Copies...
Originaux...
Pièce d'identité !
Grimace...
"Certificat d'immatriculation... L' Ancien !"
De rien...
Attestation de véhicule n'ayant pas roulé depuis le décès du propriétaire ; zappée !
Sans cette pièce, dossier refusé. Mais on va bien trouver autre chose !!
Long silence...
...
...
...
...
En général, pas bon, les longs silences....
...
...
...
trop long, pas bon...
...
...
"- Il me faut la succession de Monsieur Lucien B. !"
- J'ai celle de Madame L. ?!
Ritus d'agacement sur la grosse joue potelée...
- Il n 'y a pas de rapport entre Madame L et Monsieur B.
Le ton est sec.. C'est le moment de détendre l'atmosphère :
- Des rapports, il y a du en avoir pourtant !... ?... ???
(pas de réaction ? bon, l'humour, ça passe pas non plus... pas recommencé stp).
Je continue sur un ton neutre donc : "Ils étaient mari et femme... "
- C'est pas écrit !
- Si, regardez dans l'attestation de dévolution de succession de Madame L., il est écrit "veuve de Monsieur B."
... silence...
...
...
...
Trop long...
Pesant...
Surtout, rester courtois. Mettre toutes ses chances de son côté...
...
...
La sentence tombe comme un couperet :
"Il faut l'acte notarié de Monsieur B. !
- Mais Madame, où vais-je trouver l'acte notarié d'un monsieur décédé en 1974 !?
En guise de réponse, elle me tend l'ensemble des documents en ajoutant :
- Et la prochaine fois, demandez directement un responsable car pour ces anciennes cartes grises, il faut passer par un responsable !"
Fin unilatérale de l'entrevue. Merci pour le tuyau ! Grâce à cette information, après m'avoir fait perdre 2 heures plus trois mois au moins avant l'éventuelle obtention de l'acte notarié d'une personne décédée je ne sais quand j'avais 4 ans, vous me faites gagner au moins trente minutes.
Sincères difficultés à lui souhaiter une bonne journée. Un "au revoir" fera l'affaire. Quel difficile métier elle fait.

Dehors coule la Seine qui en a vu bien d'autres. En même temps, si on y pense bien, à couler comme elle le fait, elle est toujours nouvelle. Comme un poisson rouge à chaque nouveau tour de bocal ? Oublier pour continuer d'y croire. Croire qu'on peut oublier. Oublier les méandres administratifs. Penser plutôt aux méandres que cette eau fera dans quelques heures à Villequier... Penser à Hugo... Demain, dès l'aube... Un autre jour. Garder l'espoir. En Syrie, on tue. Des femmes. Des enfants. Il est de vrais sujets !



Jeudi 27 septembre 2012 - 12:27

Préfecture de Police. Je demande un responsable comme précédemment précisé. Temps d´attente ; 30 minutes. Est-ce la bonne fois ? Evidemment ! Le responsable me demande pourquoi je m´adresse à lui. Parce que votre collègue me l´a demandé l´autre fois. Pourquoi Paris ? J´y travaille... Ménager les susceptibilités... En collection s´il vous plait... soupir...

La préfecture de Police est le dernier bastion avec les douanes où la manière de traiter les informations demeure archaïque. Le nombre d´administrés qui sort en râlant y est anormalement élevé. Réformons, réformons !

Un dossier aussi complexe qui cumule immatriculation en collection et héritage ne peut être traité en ligne. C´est bien dommage car en ligne, vous vous préservez du terrain... et ça n´a pas de prix.

Suite à mon courrier, la chambre des notaires n´a, à ce jour, fourni aucune information. Roland a passé une matinée à rechercher des documents capables de débloquer la situation. Un document adressé par un docteur en droit en 1978 ainsi que l´acte de décès de Lucien auront fini de convaincre notre douce administration du bien fondé de ma démarche.

Cok´Hillette a troqué ce carte grise de 1965 contre un certificat provisoire d´immatriculation. Je perds au change mais je gagne la liberté de la faire rouler à nouveau ! Le but est atteint ! Lapalisse, à nous deux !



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